Rencontre de pédagogues - LEAP

28 mai 2014 - Le Pacifique | CDC Grenoble (Fr)

(English version soon)

Présentes : Véronique Vanier, Magali Benvenuti, Anne Expert, Colette Priou, Emelyne Nguyen, Pascale Gille, Anne Garrigues, Tatiana Galleau      

Réveil corporel

Nous sommes dans un studio de danse. Nous arrivons dans le corps avant de venir vers les mots…

Tour de table, présentation dans le cercle

Dans quel cadre et à qui enseignons la danse nous actuellement ?

Anne Garrigues : en cours hebdomadaires, aux 5 et 6 ans et adultes, en ateliers mensuels, création avec des amateurs et stages auprès de professionnels danseurs, enseignants, musiciens.

Magali Benvenutti : en cours hebdomadaires,…

Anne Expert : en cours hebdomadaires et en stage

Colette Priou : stages, ateliers et créations avec personnes en situation de handicap - cours techniques en école de danse pour amateurs valides

Emeline N’Guyen : ateliers mensuels, en milieux scolaires autour de la diffusion de ses spectacles

Pascale Gilles : en temps périscolaire de maternelle et primaire, auprès de la petite enfance, au sein d’association pour adultes amateurs, au sein de compagnie pour professionnels

Véronique Vannier : n’enseigne pas la danse, mais à enseigner les arts et l’histoire, pratique dans les stages et observe les processus pédagogiques. Elle a écrit un article « Corps et pédagogie ». http://www.amazon.fr/Corps-p%C3%A9dagogie-accord-perdu-savoir/dp/2909680606

Collecte des questions du jour

Au sujet de notre pratique pédagogique 

Magali Benvenutti : Comment amener sur scène la présence, l’affirmation de leur individualité avec les enfants ? En voyant danser les Juniors du pacifique

Emeline N’Guyen : Aimerait avoir de l’exigence pour la forme dans un enseignement de l’improvisation. Comment concilier cela avec l’approche somatique ? Composition instantanée, regard, clarté ? Aller au delà du vécu personnel … Est-ce que la perception de la sensation permet de mesurer, d’évaluer

Pascale Gille : Jeux et règles de jeux ; ou la partition comme support de l’expérience de l’état de danse. Quel est ce moment de bascule où la règle devient le support du jeu chorégraphique ? Comment amener notre attention sur ce phénomène ? le nommer auprès des étudiants et célébrer ce manière variée cette bascule…

Véronique Vannier : Quel discours ? Quelles traces pédagogiques ? Besoin d’archives vivantes, qui ne sclérosent pas les pratiques.

Atelier en binôme : « Comment tu fais » ? 

Colette et Anne E.

Anne G. et Emelyne

Pascale et Magali  avec Véronique, observatrice

Retour sur les ateliers, échange en groupe

Véronique: Comment résoudre le challenge de l’acte artistique avec les amateurs, ou les enfants ? Comment aller au-delà de l’autosatisfaction et, par des méthodologies expérientielles, comment générer des danses satisfaisantes y compris pour le spectateur…?

On peut développer des méthodes de feedback où le jugement est différencié de l’évaluation.

Comment et quand intégrer les moments de feedback ?

Pascale :

Il existe différentes méthodes pour donner du feed-back qui invite à témoigner de l’expérience plutôt qu’à exprimer le jugement… Par exemple en disant : « je, vois, je sens, j’imagine » de Anna Halprin, le « report » de Lisa Nelson. Cela joue sur un effet de loop, la parole partagée, après l’expérience est ensuite recyclée par tous dans le prochain temps de pratique.

Le feed-back encourage la communication entre joueurs, exprime leurs différentes approches d’un même moment. Il facilite la prise en considération des préoccupations collectives.

Comment trouver un équilibre entre la forme et la présence dans la danse ?

Magali : On peut aussi soutenir l’acte artistique en développant la confiance en soi.

Exercice proposé par Pascale : Découvrir la position du corps du partenaire les yeux fermés, par le toucher sans se parler. (cf vidéo)

Colette et Anne E.

Echange d’outils car elles ont des manières de travailler assez différentes.

Collette connaît bien l’approche par l’espace et la forme, Anne aborde les choses par la sensation et le ressenti.

Colette : propose une approche des formes géométriques pour construire l’espace de la danse.

Anne G. et Emelyne

A partir des questions du jour : formel / non formel,

Comment passer d’un enseignement « somatique » à l’exigence d’une expression artistique ?

En amenant la lisibilité du mouvement et la conscience de l’espace extérieur. Les pratiques somatiques raffinent la proprioception, le sens de soi. Dans la danse, nécessité d’amener l’attention et l’expression dans le monde, la vie l’art.

Outils possibles : travail sur la forme, la technique contemporaine, traces écrites ou dessinées, images vidéo. Encourager en accueillant la vulnérabilité, le « ne pas savoir », la pratique de découverte, la fantaisie en lien avec la précision.

Anne : jouer avec le tracer des lettres de notre prénom … à développer dans petit ou grand espace, au sol, dans l’air, vers le haut le bas….

Oser commencer le cours par un travail d’alignement et des mouvements précis

Ou bien engager l’action avant d’aller dans la sensation, des chemins de mouvement.

Ou encore, proposer régulièrement des moments de regard sur la danse des autres participants.

Exercice proposé par Emelyne : à partir d’un mouvement simple – assis à genoux, inclinaison latérale du buste à droite et gauche alternativement - explorer sa répétition, rythmes, puis différentes qualités, puis varier les chemins de mouvement. De la forme à la créativité.

D’autres exemples pratiques :

Pascale : les prénoms en mouvement comme d’autoportrait. Dire son prénom en faisant un geste et le répéter 3 fois avec tout le groupe. Amène la mémorisation d’un mouvement, et très vite son interprétation. Nuances possibles aussi avec la voix. Proposition dès la maternelle.

Véronique : dans son enseignement, Tamas Geza-Moricz  utilise l’image de « l’assiette de pizza » pour soutenir la présence dans le bras dans l’improvisation,

Colette : joue avec « la balle » sur le corps

Ce fut une séance riche qui donne envie de reconduire ces échanges.

Elle fut un peu courte, 4h seraient nécessaires pour avoir le temps de conclure tranquillement et avoir le temps d’articuler des propositions pour les séances à venir.