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My engagement as a performing artist and movement researcher in contemporary dance is based on a deep interest in the intelligence of the body in relation to our cognitive understanding of the world: the ways we relate and communicate with our environment (in nonverbal ways) and how we receive, how we are affected by the environment. Engagement within contemporary dance means for me to engage in the experiences of these exchanges. So the representation of the body, it’s languages (verbal or not) in contact and translation with other medias are major points of departures for my dances.
The body is an intimate and transpersonal medium at the same time. It is soaked with collective memories and cultural heritage, which shapes our individual thinking and behaviour. The body is many bodies, far bigger and multiple than we can grasp. Again and again it is a challenge to surrender and listen to what these bodies have and want to tell. They are timeless, wild and tender, lawless companions full of wisdom.
In this way it is important to me to connect to voices of other cultures and to get in touch with their experience. The conglomerations how these bodies are constituted are different to our europeans bodies. I see it as a way to expand our sensibilities in a concrete way, that there are not just many bodies, but many worlds, manyfold inscriptions with different facts we have to deal and connect with.
Merjem Jazouli and me met within the project 100 PAS PRESQUE by the moroccan choreographer Izeddiou Taoufiq at the Tanzquartier Wien. It was a short encounter designed by the fact that we both do not know the other language well enough to develop a complex conversation. But, as we know from our international dance scene, dancing can reach beyond the verbal language and create a togetherness of a different kind.
When I was looking for a contribution for MIND THE DANCE of an artist which is not mainly working in the european context, Sandra Noeth, the former dramaturg of Tanzquartier Wien who traveled and worked a lot in the North-African region and the Middle East, suggested Merjem Jazouli. What a great idea! Still there was the question about language. Merjem could understand my english questions and wrote back in french, which I understood with the support of Anouk Llaurens and Bertha Bermudez. We decided to let this contribution be informed by the traces of the process which created this conversation and to leave within the both languages.
We dedicate it to the fact, that even if we don’t share the same verbal language, through our dance we talk and connect with each other.
Here is some general information taken from the website:
Meryem Jazouli est danseuse chorégraphe marocaine vit et travaille à Casablanca depuis 1997. Après avoir suivi des études de danse à Paris et partagé l’expérience scénique de plusieurs compagnies, elle rentre au Maroc pour continuer son travail de création, désormais fortement imprégné par l’environnement et le contexte marocain dans lequel elle vit.
Parallèlement à son travail de création elle aménage fin 2011 un lieu, « Darja », espace dédié à la création, aux résidences d’artistes et à la formation. Plusieurs artistes tels que les chorégraphes Taoufiq Izzediou, Bernardo Montet, Seydou Boro, Younes Atbane, Zouheir Atbane, Younès Khoukhou, Olga Mesa, Gyohei Zaitsu, Latifa Laabissi, Radouane Mriziga pour ne citer qu’eux, interviennent dans le cadre des activités de Darja et deviennent des collaborateurs réguliers et engagés dans le développement du projet «Darja ».
L’espace Darja installé à Casablanca est un lieu unique dédié à la danse et qui se construit progressivement comme une véritable plateforme d’expérimentation et de recherche. Ce fût la motivation première donnée à ce projet.
Depuis ses débuts l’Espace Darja multiplie les collaborations et s’appuie sur d’autres dynamiques artistiques pour faire de ce lieu un endroit propice à l’émergence, à l’effervescence d’idées, d’actions et de rencontres.
Une inscription qui déborde l’activité d’un chorégraphe pour croiser d’autres formes artistiques, d’autres regards et d’autres réflexions.
Avec l’aide d’autres artistes et collaborateurs de champs artistiques divers, la chorégraphe ouvre un lieu physique mais aussi un endroit de réflexion où l’activation régulière d’une circulation entre artistes, penseurs ou curieux permet d’expérimenter autrement l’enjeu que représente l’acte de création.
http://www.espacedarja.com/
1. Are you teaching regularly? Whom are you teaching?
Alors je n’enseigne pas de manière régulière mais je donne des ateliers dans le cadre des projets que nous mettons en place à Darja avec les jeunes danseurs en voie de professionnalisation ou avec d’autres publics comme les femmes, les adolescents, les amateurs, mais toujours dans le cadre de projets participatifs ou de projets avec des objectifs clairs de sensibilisation, de création, ou d’échanges.
2. Do you document your teaching process? Your artistic process?
In which medium?
Nous essayons toujours d’accompagner nos projets par des
interventions qui nous permettent de pouvoir faire également un travail d’archivage; cela peut-être soit sous la forme d’écrits qui font intervenir soit des écrivains/journalistes, soit sous forme vidéos, en collaboration avec un groupe de jeunes vidéastes qui réalisent des films autour des projets que nous menons.
3. Which strategies you developed for your documentations?
Je ne suis pas quelqu’un qui utilise des stratégies. Je fais plutôt appel au bon sens. Il m’est très difficile d’évoquer ou de penser sous forme de stratégie car nous sommes très souvent amenés à réajuster nos intentions, nos objectifs en fonction des paramètres sur le terrain et d'une réalité qui nous échappe.
Mon objectif principal serait, dans l’idéal, de contribuer à construire, développer un public pour la danse contemporaine. J’entends par public aussi bien ceux qui sont actifs que spectateurs ou passeurs…
Pour moi, il est important que la danse contemporaine au Maroc puisse commencer à écrire sa propre histoire.De plus en plus de jeunes contribuent à développent une écriture chorégraphique qui leur est propre. Il est aussi important pour moi que la danse contemporaine puisse tisser des passerelles avec d’autres médiums artistiques et surtout, soit entendue et reconnue comme une expression artistique à part entière. Ce souhait s’est concrétisé en créant l’Espace Darja, un lieu consacré à cette forme d’art est devenu concret. Cela a permis de réunir autour de ce lieu physique tous ceux qui s’intéressaient à la danse contemporaine mais aussi des gens curieux, des personnes pour qui la danse contemporaine est loin de leur quotidien, de leur histoire et qui y trouvent finalement beaucoup d’espace de perceptions, de questionnements et d’ouverture.
4. Why do you document, what is the benefit for you?
Comme pour tous, je pense que le fait de documenter permet de laisser et faire trace de ce qui se construit actuellement dans notre société. Mon médium d’expression étant la danse c’est cela que j’interroge, documente et nourrit…
La documentation s’inscrit aussi dans une logique de diffusion, d’information et de médiation. C’est le meilleur moyen pour partager et présenter les différentes initiatives que nous mettons en place. Le partage de cette documentation se fait plus largement grâce aux moyens technologiques d’aujourd’hui, cela donne une visibilité plus large à ce qui est fait.
5. How is it to be a contemporary dancer and dance teacher in Morocco? What are the representations of body you are dealing with in your society?
Comme pour toute pratique ou mode d’expression artistique nous avons certaines contraintes et aussi une certaine,voire beaucoup de satisfaction à défendre ce pour quoi nous sommes engagées. Souvent notre art et notre façon de le développer rejoint une certaine forme de militantisme mais nous avons la chance d’être en pleine construction d’un paysage artistique (en danse contemporaine) local.
Pour le moment il est encore difficile de se projeter en tant que danseur contemporain dans notre société; les débouchés sont rares, les lieux de diffusion sont minimes et les moyens économiques de production ou autres laissent à désirer. Mais l’engagement de certains artistes, d’individus pour qui la culture et l’art en particulier constituent des leviers de développement indispensables, se battent pour faire exister tout cela et je pense faire partie de cette famille-là.
Dans mon propre travail de création je n’imagine aucune censure de conception, de réflexion ou de réalisation. La réception de mon travail n’est pas quelque chose que j’anticipe donc je ne mets aucune limite dans la manière de mettre mon corps en scène. Effectivement le statut de danseur n’a certainement pas la même reconnaissance qu’un tout autre métier « conventionnel » et nous avons beaucoup de mal à faire comprendre que c’est un véritable art, qui demande beaucoup de travail. Mais je pense que ceux qui font le choix de s’engager dans cette voie le font par vocation et nous avons un énorme potentiel à ce niveau là.
Bien sûr la question du corps est quelque chose de très sensible et je dirai qu’elle l’est encore plus aujourd’hui, d’où l’intérêt et la nécessité de s’y pencher, de le représenter, de le montrer et l’exposer avec toute la dimension poétique, esthétique ,politique et artistique que permet la danse contemporaine.
Malgré toutes les difficultés que nous rencontrons dans notre contexte, l’idée et le fait de pouvoir créer et construire un espace de rassemblement autour de la danse où chacun peut occuper l’espace qu’il veut est un magnifique challenge pour moi en tant qu’artiste.
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[type: flv] HAY RHAPSODY